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tête de la ferme il a mis une digne femme, aussi respectable que malheureuse… c’est toujours comme ça qu’il choisit… et il lui a dit : « Cette maison sera, comme la maison du bon Dieu, ouverte aux bons, fermée aux méchants ; on en chassera les mendiants paresseux, mais on y donnera toujours l’aumône du travail à ceux qui ont bon courage : cette aumône-là n’humilie pas qui la reçoit et profite à qui la donne ; le riche qui ne la fait pas est un mauvais riche… » C’est notre maître qui dit ça ; par ma foi ! il a raison, mais il fait mieux que de dire… il agit… Autrefois il y avait un chemin direct d’ici à Écouen qui raccourcissait d’une bonne lieue ; mais dame ! il était si effondré, qu’on n’y pouvait plus passer, c’était la mort aux chevaux et aux voitures ; quelques corvées et un peu d’argent fournis par un chacun des fermiers du pays auraient remis la route en état ; mais tant plus un chacun avait envie de voir cette route en état, tant plus un chacun renâclait à fournir argent et corvée. Notre maître voyant ça, dit : « Le chemin sera fait ; mais, comme ceux qui pourraient y contribuer n’y contribuent pas,