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fond de la voiture en mettant ses mains sur ses yeux. Moi je me précipite, et, avant que le cocher ait remonté sur son siége, je lui dis : « Eh bien ! mon brave… vous vous en retournez donc ? — Oui, qu’il me dit. — Et où ça ? que je lui demande. — D’où je viens. — Et d’où venez-vous ? — De la rue Saint-Dominique, au coin de la rue Belle-Chasse. »

À ces mots, Rodolphe tressaillit.

Le marquis d’Harville, un de ses meilleurs amis, qu’une vive mélancolie accablait depuis quelques temps, ainsi que nous l’avons dit, demeurait rue Saint-Dominique, au coin de la rue Belle-Chasse.

Était-ce la marquise d’Harville qui courait ainsi à sa perte ? Son mari avait-il des soupçons sur son inconduite ? son inconduite… seule cause peut-être du chagrin dont il semblait dévoré !

Ces doutes se pressaient en foule à la pensée de Rodolphe. Cependant il connaissait la société intime de la marquise, et il ne se rappelait pas y avoir jamais vu quelqu’un qui ressemblât au commandant. La jeune femme dont il