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taisie de sultan pour cette jeune fille ; pour la première fois de sa vie peut-être il éprouva un refus, une résistance opiniâtre. Cecily aimait… elle aimait David, qui, pendant la dernière épidémie, l’avait soignée et sauvée avec un dévouement admirable ; plus tard l’amour, le plus chaste amour, paya la dette de la reconnaissance. David avait des goûts trop délicats pour ébruiter son bonheur avant le jour où il pourrait épouser Cecily, il attendait qu’elle eût seize ans révolus. M. Willis, ignorant cette mutuelle affection, avait jeté superbement son mouchoir à la jolie métisse ; celle-ci tout éplorée vint raconter à David les tentations brutales auxquelles elle avait à grand’peine échappé. Le noir la rassure, et va sur-le-champ la demander en mariage à M. Willis.

— Diable ! mon cher Murph… j’ai bien peur de deviner la réponse du sultan américain… Il refusa ?

— Il refusa. Il avait, disait-il, du goût pour cette jeune fille ; de sa vie il n’avait supporté les dédains d’une esclave ; il voulait celle-là, il l’aurait. David choisirait une autre femme ou une autre maîtresse, à son goût. Il y avait sur