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rait pouvoir adoucir moralement et physiquement les souffrances des esclaves, ses anciens compagnons… Il se promettait d’être non-seulement leur médecin, mais leur soutien, mais leur défenseur auprès du colon…

— Il faut en effet être doué d’une probité rare et d’un saint amour de ses semblables pour retourner auprès d’un maître, après un séjour de huit années à Paris… au milieu de la jeunesse la plus démocratique de l’Europe…

— Par ce trait… jugez de l’homme. Le voilà donc à la Floride, et il faut le dire, traité par M. Willis avec considération et bonté, mangeant à sa table, logeant sous son toit ; du reste, ce colon stupide, méchant, sensuel, despote comme le sont quelques créoles, se crut très-généreux en donnant à David 600 fr. de salaires. Au bout de quelques mois un typhus horrible se déclare sur l’habitation ; M. Willis en est atteint, mais promptement guéri par les excellents soins de David. Sur trente nègres gravement malades, deux seulement périssent. M. Willis, enchanté des services de David, porte ses gages à 1 200 fr. ; le médecin noir se trouvait le plus heureux du monde, ses frères