Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne la verrez pas… mais j’ai besoin d’elle pour certains projets. » David s’est trouvé soulagé d’un poids énorme. Néanmoins, j’en suis sûr, de bien douloureux souvenirs s’éveillaient en lui.

— Pauvre nègre !… il est capable de l’aimer toujours. On la dit encore si jolie !

— Charmante… trop charmante… il faudrait l’œil impitoyable d’un créole pour découvrir le sang mêlé dans l’imperceptible nuance bistrée qui colore légèrement la couronne des ongles roses de cette métisse ; nos fraîches beautés du Nord n’ont pas un teint plus transparent, une peau plus blanche, des cheveux d’un châtain plus doré.

— J’étais en France lorsque monseigneur est revenu d’Amérique, ramenant David et Cecily ; je sais que cet excellent homme est depuis cette époque attaché à S. A. par la plus vive reconnaissance ; mais j’ai toujours ignoré par suite de quelle aventure il s’était voué au service de notre maître, et comment il avait épousé Cecily, que j’ai vue pour la première fois environ un an après son mariage ; et Dieu sait le scandale qu’elle soulevait déjà !…