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entretenait une correspondance suivie. Hélas ! mon cher de Graün, peut-être sans cette recommandation bien des malheurs ne seraient pas arrivés ; car monseigneur n’aurait sans doute pas connu cette femme. Enfin, lorsque la comtesse Sarah est revenue ici, sachant l’amitié de S. A. pour le marquis, elle s’est fait présenter à l’hôtel d’Harville, dans l’espoir d’y rencontrer monseigneur ; car elle met autant d’acharnement à le poursuivre qu’il met de persistance à la fuir…

— Se déguiser en homme pour relancer Son Altesse jusque dans la Cité !… Il n’y a qu’elle pour avoir des idées semblables.

— Elle espérait peut-être par là toucher monseigneur, et le forcer à une entrevue qu’il a toujours refusée et évitée… Pour en revenir à madame d’Harville, son mari, à qui monseigneur avait parlé de Sarah comme il convenait, a conseillé à sa femme de la voir le moins possible ; mais la jeune marquise, séduite par les flatteries hypocrites de la comtesse, s’est un peu révoltée contre les avis de M. d’Harville. De là quelques petits dissentiments, qui du reste ne peuvent certainement