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lui eût manqué. Très-étonné, monseigneur suivit cette femme, vivement intéressé par son air de douceur et de chagrin. Elle entra dans un logis de triste apparence. Monseigneur prit quelques renseignements sur elle ; ils furent des plus honorables. Elle travaillait pour vivre ; mais l’ouvrage et la santé lui manquaient : elle était réduite au plus affreux dénûment. Le lendemain j’allai chez elle avec monseigneur. Nous arrivâmes à temps pour l’empêcher de mourir de faim. Après une longue maladie où tous les soins lui furent prodigués, madame Georges, dans sa reconnaissance, raconta sa vie à monseigneur, dont elle ne connaît encore ni le nom ni le rang, lui raconta, dis-je, sa vie, la condamnation de Duresnel, et l’enlèvement de son fils…

— Ce fut ainsi que S. A. apprit que madame Georges appartenait à la famille d’Harville ?

— Oui, et après cette explication monseigneur, qui avait apprécié de plus en plus les qualités de madame Georges, lui fit quitter Paris et l’établit à la ferme de Bouqueval, où elle est à cette heure avec la Goualeuse. Elle trouva dans cette paisible retraite,