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l’honorait l’empereur Alexandre, amitié qui datait de l’émigration du marquis en Russie, et qui, invoquée par lui, eut une puissante influence dans les délibérations du congrès, où se débattaient les intérêts des princes de la Confédération germanique.

— Et voyez, baron, combien souvent les nobles actions s’enchaînent ; en 92, le père du marquis est proscrit ; il trouve en Allemagne, auprès du père de monseigneur, l’hospitalité la plus généreuse ; après un séjour de trois ans dans notre cour, il part pour la Russie, y mérite les bontés du czar, et à l’aide de ces bontés il est à son tour très-utile au prince qui l’avait autrefois si noblement accueilli.

— N’est-ce pas en 1815, pendant le séjour du vieux marquis d’Harville auprès du grand-duc alors régnant, que l’amitié de monseigneur et du jeune d’Harville a commencé ?

— Oui, ils ont conservé les plus doux souvenirs de cet heureux temps de leur jeunesse. Ce n’est pas tout : monseigneur a une si profonde reconnaissance pour la mémoire de l’homme dont l’amitié a été si utile à son père, que tous ceux qui appartiennent à la famille