Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/306

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et une douillette de soie raisin de Corinthe ; son immense châle de cachemire bleu-foncé retombait jusqu’au volant de sa robe, qu’elle releva légèrement et gracieusement pour traverser la rue.

Grâce à ce mouvement, on vit jusqu’à la cheville son petit pied étroit et cambré, merveilleusement chaussé d’une bottine de satin turc.

Chose étrange, malgré les terribles idées qui le bouleversaient, M. d’Harville remarqua dans ce moment le pied de sa femme, qui ne lui avait jamais paru plus coquet et plus joli.

Cette vue exaspéra sa fureur, il sentit jusqu’au vif les morsures aiguës de la jalousie sensuelle… il vit l’autre à genoux, portant avec ivresse ce pied charmant à ses lèvres. En une seconde, toutes les ardentes folies de l’amour, de l’amour passionné, se peignirent à sa pensée en traits de flamme.

Et alors, pour la première fois de sa vie, il ressentit au cœur une affreuse douleur phy-