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je la comblais de preuves d’estime et de tendresse… je lui parlais comme à une jeune mère chaste et sérieuse, en qui j’avais mis l’espoir de toute ma vie… Non ! non ! — s’écria M. d’Harville en sentant sa fureur s’augmenter — non ! je ne la verrai pas, je ne veux pas la voir… ni ma fille non plus… je me trahirais, je compromettrais ma vengeance.

En sortant de chez lui, au lieu d’entrer chez madame d’Harville, il dit seulement à la femme de chambre de la marquise :

— Vous direz à madame d’Harville que je désirais lui parler ce matin, mais que je suis obligé de sortir pour un moment ; si par hasard il lui convenait de déjeuner avec moi, je serai rentré vers midi ; sinon, qu’elle ne s’occupe pas de moi.

— Pensant que je vais rentrer, elle se croira beaucoup plus libre — se dit M. d’Harville. Et il se rendit à la place de fiacres voisine de sa maison.

— Cocher, à l’heure !

— Oui, bourgeois ; il est onze heures et demie. Où allons-nous ?