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indigne calomnie. Il était trop tard… cette lettre infâme était parvenue au marquis à une heure après minuit.

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Le lendemain matin M. d’Harville se promenait lentement dans sa chambre à coucher, meublée avec une élégante simplicité et seulement ornée d’une panoplie d’armes modernes et d’une étagère garnie de livres.

Le lit n’avait pas été défait, pourtant la courte-pointe de soie pendait en lambeaux ; une chaise et une petite table d’ébène à pieds tors étaient renversées près de la cheminée ; ailleurs on voyait sur le tapis les débris d’un verre de cristal, des bougies à demi écrasées et un flambeau à deux branches qui avait roulé au loin.

Ce désordre semblait causé par une lutte violente…

M. d’Harville avait trente ans environ, une figure mâle et caractérisée, d’une expression ordinairement agréable et douce, mais alors contractée, pâle, violacée ; il portait ses habits de la veille ; son cou était nu, son gilet ou-