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— Avouez qu’il aura une heureuse chance de plus, si nous l’exécutons au moment où Rodolphe sera doublement accablé par le scandale de la conduite de madame d’Harville et par la disparition de cette créature à laquelle il s’intéresse tant.

— Je le crois… Mais si ce dernier espoir nous échappe encore… alors je serai libre… — dit Tom en regardant Sarah d’un air sombre.

— Vous serez libre !…

— Vous ne renouvellerez plus les prières qui, deux fois, ont malgré moi suspendu ma vengeance ! — Puis, montrant d’un regard le crêpe qui entourait son chapeau et les gants noirs qui couvraient ses mains, Tom ajouta, en souriant d’un air sinistre : — J’attends toujours, moi… Vous savez bien que je porte ce deuil depuis seize ans… et que je ne le quitterai que si…

Sarah, dont les traits exprimaient une crainte involontaire, se hâta d’interrompre son frère, et lui dit avec anxiété :

— Je vous dis que vous serez libre… Tom…