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— Vous avait-elle donc faite sa confidente ?

— Elle m’avait avoué son attachement pour Charles Robert, voilà tout. Je ne fis rien pour en savoir davantage ; cela m’eût gênée… Mais lui, ravi de bonheur ou plutôt d’orgueil, me fit part de son bonheur, sans me dire pourtant le jour ni le lieu du rendez-vous.

— Comment l’avez vous connu ?

— Karl, par mon ordre, alla le lendemain et le surlendemain de très-bonne heure, s’embusquer à la porte de M. Robert et le suivit. Le second jour, vers midi, notre amoureux prit en fiacre le chemin d’un quartier perdu, rue du Temple… Il descendit dans une maison de mauvaise apparence ; il y resta une heure et demie environ, puis s’en alla. Karl attendit long-temps pour voir si personne ne sortirait après Charles Robert. Personne ne sortit : la marquise avait manqué à sa promesse. Je le sus le lendemain par l’amoureux, aussi courroucé que désappointé. Je lui conseillai de redoubler de désespoir. La pitié de Clémence s’émut encore : nouveau rendez-