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Abrité par ce paravent de verdure, Rodolphe s’assit en cet endroit. Il était depuis quelques moments plongé dans une rêverie profonde, lorsque son nom, prononcé par une voix bien connue, le fit tressaillir.

Sarah, assise de l’autre côté du massif qui cachait entièrement Rodolphe, causait en anglais avec son frère Tom.

Tom était vêtu de noir ; quoiqu’il n’eût que quelques années de plus que Sarah, ses cheveux étaient presque blancs ; son visage annonçait une volonté froide, mais opiniâtre ; son accent était bref et tranchant, son regard sombre, sa voix creuse. Cet homme devait être rongé par un grand chagrin ou par une grande haine.

Rodolphe écouta attentivement l’entretien suivant :

— La marquise est allée un instant au bal du baron de Nerval ; elle s’est heureusement retirée sans pouvoir parler à Rodolphe, qui la cherchait ; car je crains toujours l’influence qu’il exerce sur elle ; influence que j’ai eu tant