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mise de M. de Saint-Remy s’harmonisait à merveille avec ce bijou d’une magnifique simplicité.

On ne pouvait jamais oublier la figure et la personne de M. de Saint-Remy, tant il sortait du type ordinaire des élégants.

Son luxe de voiture et de chevaux était extrême ; grand et beau joueur, le total de son livre de paris de courses s’élevait toujours annuellement à deux ou trois mille louis. On citait sa maison de la rue de Chaillot comme un modèle d’élégante somptuosité ; on faisait chez lui une chère exquise, et ensuite on jouait un jeu d’enfer, où il perdait souvent des sommes considérables avec l’insouciance la plus hospitalière ; et pourtant on savait certainement que le patrimoine du vicomte était dissipé depuis long-temps.

Pour expliquer ses prodigalités incompréhensibles, les envieux ou les méchants parlaient, ainsi que l’avait fait Sarah, des grands biens de la duchesse de Lucenay ; mais ils oubliaient qu’à part la vileté de cette supposition, M. de Lucenay avait naturellement un