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je croyais que V. A. lui permettrait de lui présenter le vicomte, qui se trouve ici ; il vient d’être attaché à la légation de Gerolstein, et il serait trop heureux de cette occasion de faire sa cour à V. A.

Rodolphe ne put réprimer un mouvement d’impatience, et dit :

— Voilà qui m’est infiniment désagréable… mais je ne puis refuser… Allons, dites au comte de *** de me présenter M. de Saint-Remy.

Malgré sa mauvaise humeur, Rodolphe savait trop son métier de prince pour manquer d’affabilité dans cette occasion. D’ailleurs l’on donnait M. de Saint-Remy pour amant à la duchesse de Lucenay, et cette circonstance piquait assez la curiosité de Rodolphe.

Le vicomte de Saint-Remy s’approcha, conduit par le comte de ***.

M. de Saint-Remy était un charmant jeune homme de vingt-cinq ans, mince, svelte, de la tournure la plus distinguée, de la physionomie la plus avenante ; il avait le teint fort