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La valse finie, Murph revint trouver Rodolphe.

— Eh bien, monseigneur, ce jeune homme s’est retourné comme si je l’avais mordu. Ces mots sont donc magiques ?

— Ils sont magiques, mon vieux Murph, ils m’ont découvert ce que je voulais savoir.

Rodolphe n’avait plus qu’à plaindre madame d’Harville d’une erreur d’autant plus dangereuse qu’il pressentait vaguement que Sarah en était complice ou confidente. À cette découverte, il ressenti un coup douloureux ; il ne douta plus de la cause des chagrins de M. d’Harville, qu’il aimait tendrement ; la jalousie les causait sans doute. Sa femme, douée de qualités charmantes, se sacrifiait à un homme qui ne le méritait pas. Maître d’un secret surpris par hasard, incapable d’en abuser, ne pouvant rien tenter pour éclairer madame d’Harville, qui d’ailleurs cédait à l’entraînement aveugle de la passion, Rodolphe se voyait condamné à rester le témoin impassible de la perte de cette jeune femme.

Il fut tiré de ces réflexions par M. de Graün.