pas feinte ; néanmoins ce semblant était parfait. M. Robert avait l’air si affreusement malheureux, si naturellement désolé lorsqu’il s’approcha de madame d’Harville, que celle-ci ne put s’empêcher de songer aux sinistres paroles de Sarah sur les excès auxquels le désespoir aurait pu le porter.
— Eh ! bonjour donc, mon cher monsieur ! — lui dit M. de Lucenay en l’arrêtant au passage — je n’ai pas eu le plaisir de vous voir depuis notre rencontre aux eaux… Mais qu’est-ce que vous avez donc ? Mais comme vous avez l’air souffrant !
Ici M. Charles Robert jeta un long et mélancolique regard sur madame d’Harville, et répondit au duc, d’une voix plaintivement accentuée :
— En effet, monsieur, je suis souffrant…
— Mon Dieu, mon Dieu, vous ne pouvez donc pas vous débarrasser de votre pituite ? — lui demanda M. de Lucenay avec l’air du plus sérieux intérêt.
Cette question était si saugrenue, si absurde, qu’un moment M. Charles Robert resta