Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/244

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sarah parut ne pas avoir compris la portée de ce dernier mot, et reprit :

— Quelle exagération !… perdue pour être en coquetterie avec un homme qui pousse même la discrétion et la réserve jusqu’à ne pas se faire présenter à votre mari, de peur de vous compromettre ! M. Charles Robert n’est-il pas un homme rempli d’honneur, de délicatesse et de cœur ? Si je le défends avec cette chaleur, c’est que vous l’avez connu et surtout vu chez moi, et qu’il a pour vous autant de respect que d’attachement…

— Je n’ai jamais douté de ses nobles qualités, vous m’avez toujours dit tant de bien de lui … Mais, vous le savez, ce sont surtout ses malheurs qui l’ont rendu intéressant à mes yeux.

— Et combien il mérite et justifie cet intérêt ! avouez-le. Et puis d’ailleurs comment un si admirable visage ne serait-il pas l’image de l’âme ? Avec sa haute et belle taille, il me rappelle les preux des temps chevaleresques. Je l’ai vu une fois en uniforme : il était impossible d’avoir un plus grand air. Certes, si la noblesse se mesurait au mérite et à la figure,