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vénile ; peu de regards pouvaient soutenir le feu trompeur de ses yeux ardents et noirs ; ses lèvres humides et rouges (menteuses à demi) exprimaient la résolution et la sensualité. Le réseau bleuâtre des veines de ses tempes et de son cou apparaissait sous la blancheur lactée de sa peau transparente et fine.

La comtesse Mac-Gregor portait une robe de moire paille sous une tunique de crêpe de la même couleur ; une simple couronne de feuilles naturelles de pyrrus d’un vert d’émeraude ceignait sa tête et s’harmonisait à merveille avec ses bandeaux de cheveux noirs comme de l’encre, et séparés sur son front qui surmontait un nez aquilin à narines ouvertes. Cette coiffure sévère donnait un cachet antique au profil impérieux et passionné de cette femme.

Beaucoup de gens, dupes de leur figure, voient une irrésistible vocation dans le caractère de leur physionomie. L’un se trouve l’air excessivement guerrier, il guerroie ; l’autre rimeur, il rime ; conspirateur, il conspire ; politique, il politique ; prédicateur, il prêche… Sarah se trouvait, non sans raison, un