Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fie d’une foule de sots orgueils… — Gens — disait plaisamment madame d’Harville — qui toute leur vie ont l’air de danser le cavalier seul en face d’un miroir invisible, auquel ils sourient complaisamment.

Un caractère à la fois timide et presque fier dans sa réserve inspirait au contraire à madame d’Harville un intérêt certain.

Ces quelques mots aideront, pour ainsi dire, à l’intelligence de la beauté de la marquise.

Son teint, d’une éblouissante pureté, se nuançait du plus frais incarnat ; de longues boucles de cheveux châtain-clair effleuraient ses épaules arrondies, fermes et lustrées comme un beau marbre blanc. On peindrait difficilement l’angélique beauté de ses grands yeux gris, frangés de longs cils noirs. Sa bouche vermeille, d’une mansuétude adorable, était à ses yeux charmants ce que sa parole affable et touchante devait être à son regard mélancolique et doux. Nous ne parlerons ni de sa taille accomplie, ni de l’exquise distinction de toute sa personne. Elle portait une robe de crêpe blanc, garnie de camélias roses naturels