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— Je vous assure, monsieur le comte, que ce n’est pas ma faute si certains souvenirs me sont toujours présents ; j’ai le bonheur de ne garder la mémoire que de ce qui m’a été très-agréable.

— Mais Votre Altesse est merveilleusement douée — dit en souriant la comtesse de ***.

— N’est-ce pas, madame ? Ainsi, dans bien des années, j’aurai, je l’espère, le plaisir de vous rappeler ce jour, et le goût, l’élégance extrêmes qui président à ce bal… Car, franchement, je puis vous dire cela tout bas, il n’y a que vous qui sachiez donner des fêtes.

— Monseigneur !…

— Et ce n’est pas tout ; dites-moi donc, monsieur l’ambassadeur, pourquoi les femmes me paraissent toujours plus jolies ici qu’ailleurs ?

— C’est que Votre Altesse étend jusqu’à elles la bienveillance dont elle nous comble.

— Permettez-moi de ne pas être de votre avis, monsieur le comte ; je crois que cela dépend absolument de madame l’ambassadrice.