Rodolphe allait si peu dans le monde, il avait l’air si prince, que son arrivée produisit une certaine sensation ; tous les regards s’arrêtèrent sur lui lorsqu’il parut dans le premier salon de l’ambassade, accompagné de Murph et du baron de Graün, qui se tenaient à quelques pas derrière lui.
Un attaché, chargé de surveiller sa venue, alla aussitôt en avertir la comtesse *** ; celle-ci, ainsi que son mari, s’avança au-devant de Rodolphe en lui disant :
— Je ne sais comment exprimer à Votre Altesse toute ma reconnaissance pour la faveur dont elle daigne nous honorer aujourd’hui.
— Vous savez, madame l’ambassadrice, que je suis toujours très-empressé de vous faire ma cour, et très-heureux de pouvoir dire à M. l’ambassadeur combien je lui suis affectionné ; car nous sommes d’anciennes connaissances, monsieur le comte.
— Votre Altesse est trop bonne de vouloir bien se le rappeler, et de me donner un nouveau motif de ne jamais oublier ses bontés.