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vainqueur du Chourineur ; ce n’était plus le commis goguenard qui sympathisait si gaiement aux infortunes de madame Pipelet…

C’était un prince dans l’idéalité poétique du mot.

Rodolphe porte la tête haute et fière ; ses cheveux châtains, naturellement bouclés, encadrent son front large, noble et ouvert ; son regard est rempli de douceur et de dignité ; s’il parle à quelqu’un avec la spirituelle bienveillance qui lui est naturelle, son sourire, plein de charme et de finesse, laisse voir des dents d’émail que la teinte foncée de sa légère moustache rend plus éblouissantes encore ; ses favoris bruns, encadrant l’ovale parfait de son visage pâle, descendent jusqu’au bas de son menton à fossette et un peu saillant.

Rodolphe est vêtu très-simplement. Sa cravate et son gilet sont blancs ; un habit bleu boutonné très-haut, et au côté gauche duquel brille une plaque de diamants, dessine sa taille, aussi fine qu’élégante et souple ; enfin quelque chose de mâle, de résolu dans son attitude, corrige ce qu’il y a peut-être de trop agréable dans ce gracieux ensemble.