Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Hélas ! mon cher baron — dit Murph en interrompant M. de Graün — … 1827… c’est justement cette année-là que monseigneur a appris la mort de la malheureuse enfant qu’il regrette si douloureusement… Pour cette cause et pour bien d’autres, cette année a été funeste à notre maître.

— Les heureuses années sont rares, mon pauvre Murph… Mais je continue :

« Le marché conclu, l’enfant est resté avec cette femme pendant deux ans, au bout desquels, voulant échapper aux mauvais traitements dont elle l’accablait, la petite fille a disparu. La Chouette n’en avait pas entendu parler depuis plusieurs années, lorsqu’elle l’a revue pour la première fois dans un cabaret de la Cité, il y a environ six semaines. L’enfant, devenue jeune fille, portait alors le surnom de la Goualeuse.

» Peu de jours après cette rencontre, le nommé Tournemine, que le Maître d’école a connu au bagne de Rochefort, avait fait remettre à Bras-Rouge (correspondant mystérieux et habituel des forçats détenus au bagne ou libérés) une lettre détaillée concernant