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roux de son père, il éprouvait d’affreux déchirements. Tom prenait le parti de sa sœur.

— Le mariage est indissoluble — disait-il à son sérénissime beau-frère. — Le grand-duc peut vous exiler de sa cour, vous et votre femme ; rien de plus. Or il vous aime trop pour se résoudre à une pareille mesure ; il préférera tolérer ce qu’il n’aura pu empêcher.

Ces raisonnements, fort justes d’ailleurs, ne calmaient pas les anxiétés de Rodolphe. Sur ces entrefaites, Tom fut chargé par le grand-duc d’aller visiter plusieurs haras d’Autriche. Cette mission, qu’il ne pouvait refuser, ne devait le retenir que quinze jours au plus ; il partit, à son grand regret, dans un moment très-décisif pour sa sœur.

Celle-ci fut à la fois chagrine et satisfaite de l’éloignement de son frère ; elle perdait l’appui de ses conseils ; mais aussi, dans le cas où tout se découvrirait, il serait à l’abri de la colère du grand-duc.

Sarah devait tenir Tom au courant, jour par jour, des différentes phases d’une affaire si importante pour tous deux. Afin de corres-