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Il trouva un ministre, des témoins ; et l’union (dont toutes les formalités furent soigneusement surveillées et vérifiées par Tom) fut secrètement célébrée pendant une courte absence du grand-duc, appelé à une conférence de la Diète germanique.

Les prédictions de la montagnarde écossaise étaient réalisées : Sarah épousait l’héritier d’une couronne.

Sans amortir les feux de son amour, la possession rendit Rodolphe plus circonspect, et calma cette violence qui aurait pu compromettre le secret de sa passion pour Sarah. Le jeune couple, protégé par Tom et par l’abbé, s’entendit si bien, mit tant de réserve dans ses relations, qu’elles échappèrent à tous les yeux.

Pendant les trois premiers mois de son mariage, Rodolphe fut le plus heureux des hommes : lorsque, la réflexion succédant à l’entraînement, il contempla sa position de sang-froid, il ne regretta pas de s’être enchaîné à Sarah par un lien indissoluble ; il renonça sans regrets pour l’avenir à cette vie galante,