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absolument obligés de quitter pour quelque temps la cour du grand-duc.

Cette fois, du moins, l’abbé, servi par sa mauvaise opinion de l’humanité, devina la vérité.

Cherchant toujours une arrière-pensée aux sentiments les plus honnêtes, lorsqu’il sut que Sarah voulait légitimer son amour par un mariage, il vit là une preuve, non de vertu, mais d’ambition ; à peine aurait-il cru au désintéressement de l’amour de la jeune fille si elle eût sacrifié son honneur à Rodolphe, ainsi qu’il l’en avait crue capable, lui supposant seulement l’intention d’être la maîtresse de son élève. Selon les principes de l’abbé, se marchander, faire la part du devoir, c’était ne pas aimer : — Faible et froid amour, disait-il, que celui qui s’inquiète du ciel et de la terre !

Certain de ne pas se tromper sur les vues de Sarah, l’abbé demeura fort perplexe. Après tout, le vœu qu’exprimait Tom au nom de sa sœur était des plus honorables. Que demandait-il ? ou une séparation, ou une union légitime.