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en éveil que l’abbé, l’éclairèrent tout à coup sur les tendances du frère et de la sœur ; seulement il ne crut pas à la jeune Écossaise des vues à la fois si honnêtes et si ambitieuses.

La venue de cette charmante fille parut à l’abbé un coup du sort. Rodolphe avait l’imagination enflammée d’amoureuses chimères ; Sarah devait être la réalité ravissante qui remplacerait tant de songes charmants ; car, pensait l’abbé, avant d’arriver au choix dans le plaisir et à la variété dans la volupté, on commence presque toujours par un attachement unique et romanesque. Louis XIV et Louis XV n’ont été peut-être fidèles qu’à Marie Mancini et à Rosette d’Arey.

Selon l’abbé, il en serait ainsi de Rodolphe et de la belle Écossaise. Celle-ci prendrait sans doute une immense influence sur un cœur soumis au charme enchanteur d’un premier amour. Diriger, exploiter cette influence, et s’en servir pour perdre Murph à jamais, tel fut le plan de l’abbé.

En homme habile, il fit parfaitement entendre aux deux ambitieux qu’il faudrait compter avec lui, étant seul responsable au-