Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Les renseignements qu’il nous a déjà donnés étaient, du reste, fort exacts.

— Il a de la probité à sa manière, et je vous assure, mon cher Murph, que M. Badinot est le type très-original d’une de ces existences mystérieuses que l’on ne rencontre et qui ne sont possibles qu’à Paris ; il amuserait fort S. A. s’il n’était pas nécessaire qu’il n’eût aucun rapport avec elle.

— On pourrait augmenter la paye de M. Badinot : jugez-vous cette gratification nécessaire ?

— Cinq cents francs par mois et les faux frais… montant à peu près à la même somme, me paraissent suffisants ; il semble très-content ; nous verrons plus tard.

— Et il n’a pas honte du métier qu’il fait ?

— Lui ? il s’en honore beaucoup, au contraire ; il ne manque jamais, en m’apportant ses rapports, de prendre un certain air important… je n’ose dire diplomatique ; car le drôle fait semblant de croire qu’il s’agit d’affaires d’État et de s’émerveiller des rapports occultes qui peuvent exister entre les intérêts les plus divers et les destinées des empires. Oui, il a