quoique toujours svelte et nerveux, il sortit victorieux des plus rudes fatigues ; l’adresse, l’énergie, le courage suppléant à ce qui lui manquait de puissance musculaire, il put bientôt lutter avec avantage contre des jeunes gens beaucoup plus âgés que lui ; il avait alors environ quinze ou seize ans.
Son éducation scientifique s’était nécessairement ressentie de la préférence donnée à l’éducation physique : Rodolphe savait fort peu de chose ; mais le grand-duc pensait sagement que, pour demander beaucoup à l’esprit, il faut que l’esprit soit soutenu par une forte organisation physique ; alors, quoique tardivement fécondées par l’instruction, les facultés intellectuelles offrent de prompts résultats.
Le bon Walter Murph n’était pas savant ; il ne put donner à Rodolphe que quelques connaissances premières ; mais personne mieux que lui ne pouvait inspirer à son élève la conscience de ce qui était juste, loyal, généreux ; l’horreur de ce qui était bas, lâche, misérable.
Ces haines, ces admirations énergiques et