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toutes les apparences d’une nature généreuse, ardente et passionnée.

Au physique, son organisation mentait aussi perfidement qu’au moral.

Ses grands yeux noirs, tour à tour étincelants et langoureux sous leurs sourcils d’ébène, pouvaient feindre les embrasements de la volupté… et pourtant les brûlantes aspirations de l’amour ne devaient jamais faire battre son sein glacé ; aucune surprise du cœur ou des sens ne devait déranger les impitoyables calculs de cette femme rusée, égoïste et ambitieuse.

En arrivant sur le continent, Sarah, d’après les conseils de son frère, ne voulut pas commencer ses entreprises avant d’avoir fait un séjour à Paris, où elle désirait polir son éducation, et assouplir sa raideur britannique dans le commerce d’une société pleine d’élégance, d’agréments et de liberté de bon goût.

Sarah fut introduite dans le meilleur et dans le plus grand monde, grâce à quelques lettres de recommandation et au bienveillant patronage de madame l’ambassadrice d’Angleterre et du vieux marquis d’Harville, qui avait