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légitime d’ailleurs, auquel il se serait à la dernière extrémité résigné pour sa sœur. Il fut donc résolu entre elle et lui d’aller d’abord en Allemagne commencer cette pipée.

Si ce projet paraît improbable, ces espérances insensées, nous répondrons d’abord qu’une ambition effrénée, encore exagérée par une superstitieuse croyance, se pique rarement d’être raisonnable dans ses visées et n’est guère tentée que de l’impossible ; pourtant, en se rappelant certains faits contemporains, depuis d’augustes et respectables mariages morganatiques entre souverains et sujettes, jusqu’à l’amoureuse odyssée de miss Pénélope et du prince de Capoue, on ne peut refuser quelque probabilité d’heureux succès aux imaginations de Tom et de Sarah.

Nous ajouterons que celle-ci joignait à une merveilleuse beauté de rares dispositions pour les talents les plus variés, et une puissance de séduction d’autant plus dangereuse, qu’avec une âme sèche et dure, un esprit adroit et méchant, une dissimulation profonde, un caractère opiniâtre et absolu, elle réunissait