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quoi ne pas le dire ? une destinée souveraine !

La jeune Écossaise s’était rendue à l’évidence des prédictions de sa nourrice, et se redisait sans cesse, pour corroborer sa foi ambitieuse, qu’une devineresse avait aussi promis une couronne à la belle et excellente créole qui s’assit un jour sur le trône de France, et qui fut reine par la grâce et par la bonté, comme d’autres le sont par la grandeur et par la majesté.

Chose étrange ! Tom Seyton, aussi superstitieux que sa sœur, encourageait ses folles espérances, et avait résolu de consacrer sa vie à la réalisation du rêve de Sarah… de ce rêve aussi éblouissant qu’insensé.

Néanmoins le frère et la sœur n’étaient pas assez aveugles pour croire rigoureusement à la prédiction de la Highlandaise, et pour viser absolument à un trône de premier ordre, dans leur magnifique dédain des royautés secondaires ou des principautés régnantes ; non, pourvu que la belle Écossaise ceignît un jour son front impérieux d’une couronne souveraine, le couple orgueilleux fermerait les