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que, avait dû chercher les ressources les moins honorables, et trouver une sorte de satisfaction ironique et sacrilège à se voir, lui, véritablement distingué par les dons de l’esprit, lui, revêtu d’un caractère sacré, exercer ce vil métier d’impudent bateleur…

Mais, nous le répétons, quoiqu’il eût quitté l’abbé Polidori dans la force de l’âge, et que celui-ci dût avoir l’âge du charlatan, il y avait entre ces deux personnages certaines différences si notables, que Rodolphe doutait extrêmement de leur identité ; néanmoins il dit à M. Pipelet :

— Est-ce qu’il y a long-temps que M. Bradamanti habite cette maison ?

— Mais environ un an, monsieur… Oui, c’est ça, il est venu pour le terme de janvier. C’est un locataire exact ; il m’a guéri d’un fameux rhumatisme… Mais, comme je vous le disais tout à l’heure, il a un défaut : c’est d’être trop gouailleur, il ne respecte rien dans ses propos.

— Comment cela ?

— Enfin, monsieur — dit gravement