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— Je fais l’innocent ? en quoi, madame Pipelet ?

— En me demandant si c’est ma tante qui prête sur gages.

— Parce que ?

— Parce que tous les jeunes gens en âge de raison savent qu’aller mettre quelque chose au mont de piété, ça se dit aller chez ma tante.

— Ah ! je comprends… la locataire du second prête aussi sur gages ?…

— Allons donc, monsieur le sournois, certainement qu’elle prête sur gages… et moins cher qu’au grand Mont… et puis, c’est pas embrouillé du tout… on n’est pas embarrassé d’un tas de paperasses, de reconnaissances, de chiffres… du tout, du tout… Une supposition : on apporte à la mère Burette une chemise qui vaut 3 francs : elle vous prête 10 sous ; au bout de huit jours, vous lui en rapportez 20… sinon elle garde la chemise… Comme c’est simple, hein ?… toujours des comptes ronds… un enfant comprendrait ça.

— C’est fort clair, en effet ; mais je croyais