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s’était-elle donc seulement éprise de la figure de cet homme, que l’on disait très-beau ?

Rodolphe connaissait cependant madame d’Harville pour une femme de cœur, d’esprit et de goût, d’un caractère plein d’élévation ; jamais le moindre propos n’avait effleuré sa réputation. Où avait-elle connu cet homme ? Rodolphe la voyait assez fréquemment, et il ne se souvenait pas d’avoir rencontré personne à l’hôtel d’Harville qui lui rappelât le commandant. Après de mûres réflexions, il finit presque par se persuader qu’il ne s’agissait pas de la marquise.

Madame Pipelet, ayant accompli ses devoirs culinaires, reprit son entretien avec Rodolphe.

— Qui habite le second ? — demanda-t-il à la portière.

— C’est la mère Burette, une fière femme pour les cartes… Elle lit dans votre main comme dans un livre. Il y a des personnes très comme il faut qui viennent chez elle pour se faire dire leur bonne aventure… et elle gagne plus d’argent qu’elle n’est grosse… Et pourtant ce n’est qu’un de ses métiers, d’être devineresse.