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rage, en songeant qu’il s’est dérangé trois fois pour rien, et que sa sotte fatuité est gravement compromise… aux yeux de son portier…

Enfin, dernier trait d’insigne et grossière maladresse : cet homme parle de telle sorte, s’habille de telle sorte pour cette première entrevue, qu’il doit faire mourir de confusion et de honte une femme déjà écrasée sous le poids de la confusion et de la honte !

Oh ! pensait Rodolphe, quel terrible enseignement si cette femme (qui m’est inconnue, je l’espère) avait pu entendre dans quels termes hideux on parlait d’une démarche, coupable sans doute, mais qui lui coûtait tant d’amour, tant de larmes, tant de terreurs, tant de remords !

Et puis, en songeant que la marquise d’Harville pouvait être la triste héroïne de cette aventure, Rodolphe se demandait par quelle aberration, par quelle fatalité M. d’Harville, jeune, spirituel, dévoué, généreux, et surtout tendrement épris de sa femme, pouvait être sacrifié à un être nécessairement niais, avare, égoïste et ridicule. La marquise