— Mon bon père… de grâce…
— Oh ! tant pis pour vous, mademoiselle, il y a trop long-temps que mon cœur déborde. Songe donc, avec mes craintes d’éveiller en toi les souvenirs de ce passé que je veux anéantir, que j’anéantirai à jamais dans ton esprit… je n’osais t’entretenir de ces comparaisons… de ces rapprochements qui te rendent si adorable à mes yeux. Que de fois Clémence et moi nous sommes-nous extasiés sur toi… Que de fois, si attendrie que les larmes lui venaient aux yeux, elle m’a dit : — N’est-il pas merveilleux que cette chère enfant soit ce qu’elle est, après le malheur qui l’a poursuivie ? ou plutôt — reprenait Clémence — n’est-il pas merveilleux que, loin d’altérer cette noble et rare nature, l’infortune ait au contraire donné plus d’essor à ce qu’il y avait d’excellent en elle ?
À ce moment-là la porte du salon s’ouvrit, et Clémence, grande-duchesse de Gerolstein, entra, tenant une lettre à la main.