te rendre aussi idéalement heureuse que tu as été infortunée, de t’élever autant que tu as été abaissée, car il me semble que les derniers vestiges du passé s’effacent, lorsque les personnes les plus éminentes, les plus honorables, te rendent les respects qui te sont dus.
— À moi du respect ?… non, non, mon père… mais à mon rang ou plutôt à celui que vous m’avez donné.
— Oh ! ce n’est pas ton rang qu’on aime et qu’on révère… c’est toi, entends-tu bien, mon enfant chérie, c’est toi-même, c’est toi seule… Il est des hommages imposés par le rang, mais il en est aussi d’imposés par le charme et par l’attrait ! Tu ne sais pas distinguer ceux-là, toi, parce que tu t’ignores, parce que tu ne sais pas que, par un prodige d’esprit et de tact qui me rend aussi fier qu’idolâtre de toi, tu apportes dans ces relations cérémonieuses, si nouvelles pour toi, un mélange de dignité, de modestie et de grâce, auquel ne peuvent résister les caractères les plus hautains…