ce que j’étais… et qui pourtant m’aiment tendrement, ne personnifie-t-elle pas au contraire l’oubli et le pardon ?… Enfin, mon père, ma vie entière n’eût-elle pas été désolée, si pour moi vous aviez renoncé à votre mariage avec madame d’Harville ?
— Oh ! je n’aurais pas été seul à vouloir ce sacrifice, s’il avait dû assurer ton bonheur… Tu ne sais pas quel renoncement Clémence s’était déjà volontairement imposé… car elle aussi comprend toute l’étendue de mes devoirs envers toi.
— Vos devoirs envers moi, mon Dieu ! Et qu’ai-je fait pour mériter autant ?
— Ce que tu as fait, pauvre ange aimé ?… Jusqu’au moment où tu m’as été rendue, ta vie n’a été qu’amertume, misère, désolation… et tes souffrances passées je me les reproche comme si je les avais causées ! Aussi lorsque je te vois souriante, satisfaite, je me crois pardonné… Mon seul but, mon seul vœu est de