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ment Rodolphe — parce que ces retours vers le passé doivent être affreux pour toi… parce qu’ils empoisonneraient ta vie, si tu avais la faiblesse de t’y abandonner.

— Mon père… c’est par hasard… Depuis notre arrivée ici, c’est la première fois…

— C’est la première fois que tu m’en parles… oui… mais ce n’est peut-être pas la première fois que ces pensées te tourmentent… Je m’étais aperçu de tes accès de mélancolie, et quelquefois j’accusais le passé de causer ta tristesse… Mais, faute de certitude, je n’osais pas même essayer de combattre la funeste influence de ces ressouvenirs, de t’en montrer le néant, l’injustice ; car si ton chagrin avait eu une autre cause, si le passé avait été pour toi ce qu’il doit être, un vain et mauvais songe, je risquais d’éveiller en toi les idées pénibles que je voulais détruire…

— Combien vous êtes bon… combien ces craintes témoignent encore de votre ineffable tendresse !