tout ; il est de mon devoir d’écrire au grand-duc… et je vais lui écrire à l’instant même.
Vous le savez, mon ami, mon père est le meilleur des hommes, mais il est d’une inflexible ténacité de volonté, lorsqu’il s’agit de ce qu’il regarde comme son devoir ; jugez de mes angoisses, de mes craintes. Quoique la démarche qu’il va tenter soit, après tout, franche et honorable, elle ne m’en inquiète pas moins. Comment le grand-duc accueillera-t-il cette folle demande ? N’en sera-t-il pas choqué ? Et la princesse Amélie ne sera-t-elle pas aussi blessée que j’aie laissé mon père prendre une résolution pareille sans son agrément ?
Ah ! mon ami, plaignez-moi, je ne sais que penser. Il me semble que je contemple un abîme et que le vertige me saisit…
Je termine à la hâte cette longue lettre ; bientôt je vous écrirai. Encore une fois, plaignez-moi, car en vérité je crains de devenir fou si la fièvre qui m’agite dure long-temps