Hongrie ; vous viendrez, Maximilien, vous viendrez, je vous en conjure, car j’aurai besoin sans doute de puissantes consolations… et je ne puis aller vous chercher. Mon père, dont la santé est de plus en plus chancelante, m’a rappelé de Gerolstein. Il s’affaiblit chaque jour davantage ; il m’est impossible de le quitter…
J’ai tant à vous dire que je serai prolixe, il me faut vous raconter l’époque la plus pleine, la plus romanesque de ma vie…
Étrange et triste hasard ! pendant cette époque nous sommes fatalement restés éloignés l’un de l’autre, nous les inséparables, nous les deux frères, nous les deux plus fervents apôtres de la trois fois sainte amitié ! nous enfin si fiers de prouver que le Carlos et le Posa de notre Schiller ne sont pas des idéalités, et que, comme ces divines créations du grand poète, nous savons goûter les suaves délices d’un tendre et mutuel attachement !
Ô mon ami, que n’êtes-vous là ! que n’é-