lui dis-je avec embarras ; — mais les positions changent… Ainsi, ma cousine, quand je reviendrai dans quelques années, croyez-vous qu’alors cette intimité, dont j’apprécie tout le charme, puisse encore durer ?
— Pourquoi ne durerait-elle pas ?
— C’est qu’alors vous serez sans doute mariée, ma cousine… vous aurez d’autres devoirs… et vous aurez oublié votre pauvre frère.
Je vous le jure, mon ami, je ne lui dis rien de plus ; j’ignore encore si elle vit dans ces mots un aveu qui l’offensa, ou si elle fut comme moi douloureusement frappée des changements inévitables que l’avenir devait nécessairement apporter à nos relations. Mais au lieu de me répondre, elle resta un moment silencieuse, accablée ; puis, se levant brusquement, la figure pâle, altérée, elle sortit après avoir regardé pendant quelques secondes la