qu’ici tout le monde m’aimait… Eh bien ! avant peu, il me faudra renoncer à ces affections si précieuses, il faudra enfin… quitter Gerolstein, et je vous l’avoue, cette pensée me désespère.
— Et le souvenir de ceux qui nous sont chers… n’est-ce donc rien, mon cousin ?
— Sans doute… mais les années, mais les événements amènent tant de changements imprévus !
— Il est du moins des affections qui ne sont pas changeantes : celle que mon père vous a toujours témoignée… celle que je ressens pour vous est de ce nombre, vous le savez bien ; on est frère et sœur… pour ne jamais s’oublier — ajouta-t-elle en levant sur moi ses grands yeux bleus humides de larmes.
Ce regard me bouleversa, je fus sur le point de me trahir ; heureusement je me contins.
— Il est vrai que les affections durent —