rité toute fraternelle ; elle ne me cachait pas le plaisir qu’elle éprouvait à me voir, elle me confiait tout ce qui l’intéressait ; deux ou trois fois elle me pria de l’accompagner lorsqu’elle allait avec la grande-duchesse visiter ses jeunes orphelines ; souvent aussi elle me parlait de mon avenir avec une maturité de raison, avec un intérêt sérieux et réfléchi qui me confondait de la part d’une jeune fille de son âge ; elle aimait aussi beaucoup à s’informer de mon enfance, de ma mère, hélas ! toujours si regrettée. Chaque fois que j’écrivais à mon père, elle me priait de la rappeler à son souvenir ; puis, comme elle brodait à ravir, elle me remit un jour pour lui une charmante tapisserie à laquelle elle avait long-temps travaillé. Que vous dirai-je, mon ami ! un frère et une sœur, se retrouvant après de longues années de séparation, n’eussent pas joui d’une intimité plus douce. Du reste, lorsque, par le plus grand des hasards, nous restions seuls, l’arrivée d’un tiers ne pouvait jamais changer le sujet ou même l’accent de notre conversation.
Vous vous étonnerez peut-être, mon ami,