fatal d’un amour qui ne devait ni ne pouvait être agréé par le prince.
Je m’étais promis, il est vrai (je n’ai pas failli à cette résolution), de ne jamais dire un mot qui pût faire soupçonner à ma cousine l’amour que je ressentais ; mais je craignais que mon émotion, que mes regards me trahissent… Malgré moi pourtant, ce sentiment, si muet, si caché qu’il dût être, me semblait coupable.
J’eus le temps de faire ces réflexions pendant que la princesse Amélie dansait la première contredanse avec l’archiduc Stanislas. Ici, comme partout, la danse n’est plus qu’une sorte de marche qui suit la mesure de l’orchestre ; rien ne pouvait faire valoir davantage la grâce sérieuse du maintien de ma cousine.
J’attendais avec un bonheur mêlé d’anxiété le moment d’entretien que la liberté du bal allait me permettre d’avoir avec elle. Je fus assez maître de moi pour cacher mon trouble