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l’humanité, c’est pourtant quelque chose qui doit importer à tous que cet homicide juridique commis au nom de l’intérêt de tous. »

L’aveuglement et l’isolement, voilà un châtiment terrible et salutaire ! un châtiment qui retiendrait ceux qui chancellent et permettrait le repentir à ceux qui sont tombés.

Le repentir, dites ! ne serait-ce pas œuvre grande et noble à la société de rattacher au bien l’homme qui aurait glissé sur la pente du crime ?…

La tâche que nous avions entreprise est terminée. M. Sue a fini son beau livre ! grâces lui soient rendues encore une fois avant de clore, pour ses belles et pieuses théories qui nous ont mis à même de discuter ce qu’il y a de profondément vicieux dans notre organisation sociale. Nous voudrions avoir apporté dans cette discussion autant de talent que nous y avons mis de conscience ; mais, néanmoins, si nous ayons un peu contribué à vaincre les sottes répugnances qui saluaient les premières parties de ce remarquable ouvrage nous nous estimerons heureux. Du reste c’est avec quelque orgueil que nous voyons chacun aujourd’hui rendre justice à l’œuvre de M. Sue, nous qui, des premiers, avons suivi l’auteur dans les magnifiques voies d’amélioration qu’il a tracées à nos gouvernants. Et maintenant, que M. Sue nous mette bientôt à même, en publiant les Mémoires du Juif-Errant, de redire avec Fénelon : « Heureux ceux qui s’instruisent en s’amusant ! »

Eugène Woestyn,
Rédacteur en chef.