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bissait l’influence de quelque pensée sérieuse ou si elle était vivement impressionnée par la sombre harmonie du morceau que jouait Liszt ; mais son demi-sourire me parut d’une douceur et d’une mélancolie indicibles… La tête légèrement baissée sur sa poitrine, elle effeuillait machinalement un gros bouquet d’œillets blancs et de roses qu’elle tenait à la main…

Jamais je ne pourrai vous exprimer ce que je ressentis alors : tout ce que m’avait dit ma tante de l’ineffable bonté de la princesse Amélie me revint à la pensée… Souriez, mon ami… mais malgré moi je sentis mes yeux devenir humides en voyant rêveuse, presque triste, cette jeune fille si admirablement belle, entourée d’honneurs, de respects et idolâtrée par un père tel que le grand-duc…

Maximilien, je vous l’ai souvent dit : de même que je crois l’homme incapable de goûter certains bonheurs pour ainsi dire trop complets, trop immenses pour ses facultés